Ces chevilles cylindriques maintiennent les cordes à leur base, sur la table, & travaillent aussi doucement & fermement que des chevilles d'accord. Elles portent un doigt, habituellement à l'équerre, qui tangente la corde sans raccourcir sa longueur vibrante, donc sans modifier sa note. Le réglage se fait en impulsant la corde le plus doucement possible; le doigt du harpion fait naître une harmonique naturelle qui accompagne la vibration de la corde jusqu’à son apaisement. Lorsqu'elle est jouée, l’impulsion donnée à la corde augmente l’amplitude de son déplacement & lui fait heurter le doigt du harpion. Les chocs qui en résultent, augmentent le volume sonore & réduisent la durée de la vibration.
Lorsqu’une seule corde est jouée, l’ébranlement par sympathie des autres cordes est suffisant pour faire sonner les harmoniques de même rang. L'effet rejoint celui des cordes sympathiques, comme pour les violes d'amour.
La tessiture s'augmente de basses. Á l'apparition du continuo, l'esthétique sonore change & les harpions perdent progressivement leur fontion. Lles auteurs français du 17e s. mentionnent leur désaffection, mais leur usage perdure en allemagne pendant le 18e s. & est encore attesté -gwrachod- en 1820, comme ampli accoustique pour accompagner la dance music au pays de Galles. par Françoise Johannel & Pascale Boquet, luth. extrait du "Chansonnier Nivelle de la Chaussée", 1992. par Stefan Battige, extrait de "Reflections on a millenium of harps", 2005. par William Taylor, extrait de "Two Worlds of the Welsh Harp", 1997. |
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L'arpichordum: un instrument à sautereaux ou une virginale dans laquelle un jeu spécial de crochets en laiton placés sous les cordes produit un son de harpe. L'on remarquera qu'au lieu de crochets et harpions, quelques uns qui ne se plaisent pas au nazardement des cordes font mettre des boutons de buis, qui servent seulement pour retenir les cordes, afin qu'elles n'eschappent pas; au lieu que les harpions ont double usage, servant tant pour cella mesme que pour faire nazarder. It is not you that the perverse harp vers 1815, le réverend Tomas Price, Champion of Welsh arts, parle de son professeur de harpe: |