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Le château de la Wartburg, où Luther traduisit le Nouveau Testament, se trouve au dessus d'Eisenach, berceau de J.S. Bach. Dans les collections du musée fondé à l'instigation de Goethe, une harpe provient selon la tradition, de la succession du chevalier tyrolien Oswald von Wolkenstein, 1377-1445. Au service de l'empereur Sigmon, il a voyagé à la guerre & en missions diplomatiques. Mais il est surtout célèbre comme minnesänger, pour ses odes à la Vierge & ses chansons paillardes.
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Les harpes gothiques ont en commun une longueur de caisse de 33", donc une tradition de facture commune. Cette harpe est tracée sur un triple carré de 1 pied. Les chevilles suivent un arc composé autour de l'octave. Elle est constituée de trois pièces d'érable assemblées par tenons & la facture très précise démontre une grande maîtrise. La colonne est sculptée d'un motif bas-relief en drap plissé. La moitié supérieure du plan de cordes suit la juste proportion. L'ensemble est incrusté de certosinas, spécialité des cloîtres lombards ou certosas. Appelées aussi opere di Damasco, ce sont de fines marqueteries de corne teintée, d'os ou d'ivoire et de bois.
Pour l'équilibre de son tracé, la finesse de sa fabrication et la richesse de sa décoration, si cette harpe n'est pas celle d'Oswald von Wolkenstein, elle mérite de l'être.
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Les chevilles forgées & les sillets en alliage bronze-fer sur la caisse datent probablement du 17e s, lorsqu'ont été posés des crochets sur la console pour l'altération les do, fa & sol. relevé & plan, Eisenach 1994. |
Comme le montre l'iconographie, l'instrument devait être monté à l'origine de chevilles et harpions en ivoire ou en os, beaucoup plus précis dans les réglages. Jan Provost, 1524. |
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