les sentinelles de pierre
en Écosse, vers le 10s.
Parmi des multiples variations sur l'ordonnance des divisions du monocorde, l'une obtient les faveurs de l'Église pour sa forte expression symbolique du Tau de la croix.

La console s'incrit dans un double carré horizontal:
la traverse,
centré sur 1 octave & 1 quinte:
le poteau.
Les cordes de boyaux tendus offrent l'image du Crucifié.

Kilwinning 10e s? >Lethendy 10e s? Nigg ? > Aldbar 10e s.

Ce tracé qui régit nombre de rotes dans l'empire de Charlemagne,
se retrouve décliné sur les pierres écossaises.
Des instruments présentant les caractéristiques de la harpe sont sculptés dans les périodes tardives.

Les variations sur ce tracé tendent
à élargir l'octave supérieur & égaliser la répartition des cordes aiguës;

Dupplin 12e s. > Dupplin cross Monifieth 10e s?

> Nigg stone
st Mogue 11e s. Harding 12e s.
une augmentation
qui se résoud par un arc
pour rejoindre l'épaule,
sur la châsse de saint Mogue, Irlande vers 1025.
& la courbure se complète, comme dans la bible de Harding,
Cîteaux 1099-1109.

Ces 2 harpes comptent parmis les premières représentations
après celles des pierres pictes.

...
Le saumon,
qui connait la source,
le fleuve & l'océan,
symbolise pour les celtes
la science du passé,
du présent & du futur.


Dunrobbin stone

Animal mythologique,
le saumon à 2 têtes intercède entre le monde des hommes & celui des dieux.

Présent dès la harpe de saint Mogue,
il marque les harpes gaeliques jusqu'au 17e s.

Autre spécificité de ces harpes,
l'usage, toujours actuel,
des cordes de cuivre ou de bronze,
déjà attesté en 1186
par Giraud de Cambrie.

La harpe apparaît en Occident en une période où les documents sont rares. Ce sont des sculptures ou des enluminures, toujours dans un contexte chrétien. Parmis les pierres dressées en Irlande & Écosse jusqu'au 11e s, certaines figurent des instruments de musique, trompes & cors, & parmi les cordes,
une grande variété de lyres,
des instruments rectangulaires, mals connus aujourd'hui faute de descendance
& des rotes.

Pour la période pré-chrétienne, la lyre est universelle. Elle est connue par les fouilles de Sutton Hoo ou d'Allemagne, ainsi que de nombreux chevalets d'ambre ou de bronze.
Avec la christianisation, elle est reprise par le clergé & les représentations de scènes bibliques se multiplient.
Contemporaine de la formation de nombreuses légendes celtes & nordiques, elle s'y retrouve sous le nom de harpe, comme le fait Venance Fortunat en l'attribuant aux barbares.
Elle a longtemps coexisté avec la rote & la harpe, contribuant à entretenir la confusion dans les textes.

< lyre, dite aussi "harpe" de Sutton Hoo, vers 630.

psautier de Canterburry, vers 750. >

Á partir du 9e s, apparaît la harpe-psaltérion, ou rote,
en provenance du saint empire carolingien.

< psautier de Dagulf, vers 800.

bible de Charles le Chauve, 845-51. >

Avec ses 2 plans de cordes, sur chaque face d'une caisse triangulaire, la rote se joue verticalement. Elle se rencontre sous diférentes formes & tailles & est souvent interprétée comme une harpe. Omniprésente dans l'iconographie, elle joue un rôle prépondérant dans la chrétienté médiévale & connaît son apogée pendant la période romane.

> Une proposition de reconstruction.

Romanusque lyra plaudat tibi, barbarus harpa, Graecus achilliaca, chrotta Britanna canat.
Venantius Fortunatus, Poème VII, 8, 63. Vers 600.